19 juillet 2024 - Après avoir remporté deux médailles aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Romane Dicko n’a qu’un seul objectif en tête : Paris 2024.
Elle avait 17 ans le jour où Paris a obtenu l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. Romane Dicko en aura bientôt 25. Plus l’âge de seulement rêver à une médaille d’or olympique. La judoka française, médaillée de bronze en plus de 78 kg en individuel et d’or dans la compétition par équipes à Tokyo 2020, ne craint pas d’afficher ses ambitions. La victoire. Seulement la victoire. Originaire de la région Île-de-France, licenciée au Paris Saint-Germain Judo, Romane Dicko promène sur Paris 2024 un regard plein d’envie. Elle en attend le sommet de sa carrière, mais aussi une immense fête populaire. Et un bond en avant pour la place du sport dans la société française.
Vous souvenez-vous de votre réaction le jour où Paris a obtenu l’organisation des Jeux, en septembre 2017 à la Session du CIO à Lima ?
J’avais 17 ans, j’étais encore junior, mais déjà interne à l’INSEP [l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance]. Je me souviens très bien de l’annonce. Nous étions au self-service, tous devant la télévision. Nous l’avons suivie en direct. Je n’avais pas encore réussi de performances chez les seniors, Paris 2024 m’apparaissait donc comme un rêve. Mais, en même temps, un rêve pas si lointain.
Depuis cette date, quelle place ont occupé les Jeux de Paris 2024 dans votre parcours d’athlète, vos pensées, votre quotidien ?
Au début, je n’y pensais pas. Mais quand j’ai commencé à obtenir des résultats chez les seniors, j’ai pris conscience que ce rêve devenait atteignable. Les Jeux de Paris 2024 ont pris une place grandissante dans ma vie. Après Tokyo 2020, je me suis dit que le titre olympique était dans mes cordes. Depuis, c’est là, en moi, j’y pense sans arrêt. Ça me prend de l’énergie 7 jours sur 7. J’ai décroché le bronze [en individuel] à Tokyo, je veux maintenant l’or.
Refaire des Jeux Olympiques est déjà une grande chance, mais les revivre dans son pays est une opportunité de dingue.
Romane Dicko - Championne olympique, judo
Avez-vous été impliquée, de près ou de loin, dans la préparation des Jeux ?
Non. Mais c’est très bien ainsi. Je ne crois pas que ce soit le rôle des athlètes en activité de s’impliquer dans la préparation des Jeux. Nous avons un Comité National Olympique qui a très bien fait les choses. Nous avons pu rester à l’écart et nous concentrer sur l’essentiel.
Préparer des Jeux Olympiques dans son propre pays change-t-il tellement les choses ?
Sur le plan sportif, non. Les Jeux restent les Jeux, la compétition ultime. Mais pour un athlète français, il faut être prêt mentalement, car l’effervescence sera incroyable. Aucun sportif n’est vraiment préparé à une telle expérience. C’est pourquoi j’ai axé une partie de ma préparation, depuis Tokyo 2020, sur cet aspect de la compétition. Je l’ai travaillé spécifiquement avec mon préparateur mental, plusieurs fois par mois. Je veux être la plus forte possible dans ma tête.
Au-delà de votre propre performance, qu’attendez-vous des Jeux de Paris 2024 ?
Une immense fête populaire. Nous en avons été privés à Tokyo à cause de la situation sanitaire, c’est pourquoi j’ai envie de voir une communion entre les athlètes, le public, les médias… Des Jeux joyeux, des Jeux qui font du bien. Un événement où seront réunies toutes les valeurs du sport et de l’Olympisme.
Les Jeux de Paris 2024 pourront-ils changer la place du sport dans la société ?
Je l’espère. J’ai l’impression que c’est déjà un peu le cas. Le sport est plus présent à l’école, il est plus souvent associé à la santé et au bien-être. Avant même de commencer, les Jeux de Paris 2024 ont amené le sport dans le quotidien des Français. Au judo, nous avons un grand nombre de licenciés [plus de 500 000], mais l’impact peut encore se faire sentir. Après Tokyo 2020, on a vu un grand nombre de gens venir dans les clubs pour prendre une licence. Si nous remportons beaucoup de médailles à
Paris, le phénomène va être amplifié. Et ce sera merveilleux, car le judo véhicule beaucoup de valeurs éducatives. J’aimerais tant que des milliers d’enfants se mettent au judo et grandissent avec ce sport.
Publié dans la Revue olympique 122