15 oct. 2023 - À travers les rapports présentés par l'Agence de contrôles internationale (ITA) et l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) à la 141e Session du Comité International Olympique (CIO), les membres du CIO ont pris connaissance du programme de contrôles rigoureux mis en place avant les Jeux Olympiques de Paris 2024 et des plans stratégiques concernant les futures activités antidopage.
ITA : cinq ans déjà
Le Dr Valérie Fourneyron, présidente de l'ITA, a commencé son discours en évoquant la croissance rapide de l'ITA depuis sa création il y a cinq ans avec le soutien du CIO à hauteur de USD 30 millions. Elle a fait remarquer que l'ITA met désormais en œuvre les programmes antidopage de plus de 60 organisations sportives internationales, dont le CIO et l'écrasante majorité des Fédérations Internationales (FI) de sports olympiques.
La Session a également appris qu'au cours de la seule année écoulée, l'ITA a prélevé plus de 37 000 échantillons dans le cadre de plus de 800 manifestations sportives et a examiné plus de 550 violations potentielles des règles antidopage.
"Si l'ITA est devenue aujourd'hui la plus grande organisation au monde pour la mise en œuvre de programmes antidopage, nous restons profondément convaincus que pour que le Mouvement olympique présente un front uni et soit crédible dans la lutte contre le dopage, chaque partenaire et chaque partie prenante doit jouer son rôle et unir ses forces aux nôtres", a déclaré le Dr Fourneyron.
Celle-ci a évoqué les programmes antidopage de l'ITA pour les prochains Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver de Gangwon 2024 et les Jeux Olympiques de Paris 2024. Elle a confirmé que le groupe d'experts avant les Jeux de Paris 2024 dirigé par l'ITA a déjà commencé son travail pour s'assurer que tous les athlètes susceptibles de participer aux Jeux sont soumis à des contrôles antidopage adéquats et que toutes les lacunes potentielles en matière de tests sont comblées.
En conclusion de son rapport, la présidente de l'ITA a déclaré : "L'ITA adhère à la vision du CIO d'intégrer davantage les sports électroniques et a commencé à dispenser une formation antidopage pendant la Semaine olympique de l’e-sport à Singapour et à effectuer des contrôles pour cette jeune communauté d'athlètes afin d’assurer l'intégrité dès le début".
Un plan stratégique solide pour garantir un sport propre
Le Dr Fourneyron a ensuite informé la Session des activités futures de l'ITA, guidées par son nouveau plan stratégique élaboré à la suite de consultations approfondies avec le CIO, l'AMA, les FI, les Comités Nationaux Olympiques (CNO), les commissions des athlètes et d'autres parties prenantes. Elle a expliqué que le plan reposait sur six piliers :
- La crédibilité de la lutte contre le dopage et la contribution de l'ITA en tant que force motrice indépendante et experte.
- La recherche de l'excellence par les innovations, les renseignements et les mécanismes de contrôle.
- La coopération avec toutes les parties prenantes du sport propre afin d'améliorer et de faire progresser en permanence les efforts de l'ITA.
- L'expertise des membres de l'ITA.
- La poursuite de la promotion par l'ITA des synergies organisationnelles et des économies d'échelle afin d'optimiser les performances.
- La viabilité financière de l'ITA.

Réseau mondial de renseignements et d'enquêtes antidopage soutenu par Interpol
Devant les membres du CIO, le président de l'AMA, Witold Bańka, a exhorté toutes les organisations antidopage à tirer le meilleur parti du temps restant avant les Jeux Olympiques de Paris 2024 pour s'assurer que les athlètes sont contrôlés au niveau approprié.
"Merci de veiller à mettre en œuvre les recommandations en matière de contrôle que vous recevrez du groupe d'experts avant les Jeux dirigé par l'ITA", a-t-il déclaré. "Avant les Jeux, nous travaillerons dur avec l'ITA et d'autres parties prenantes clés, notamment le laboratoire accrédité par l'AMA à Paris, pour nous assurer que chacun est prêt à relever le défi qui l'attend".
Une partie de cette préparation réside dans l'éducation des athlètes et de leur entourage. Au début du mois, l'AMA a lancé un nouveau cours pour les athlètes et les entraîneurs qui participeront aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
M. Bańka a également fait part du succès d'un projet pilote lancé en Europe qui a réuni des experts antidopage des agences nationales antidopage (ONAD) et des organismes chargés de l'application de la loi.
"Ce projet, cofinancé par l’Union européenne, a permis aux ONAD de travailler avec des organismes chargés de l'application de la loi et l'AMA sur pas moins de 21 enquêtes qui ont conduit au démantèlement de plusieurs laboratoires de stéroïdes illicites", a-t-il déclaré.
"Suite à ce succès, l'AMA va mettre en place un réseau mondial de renseignements et d'enquêtes antidopage avec le soutien d'INTERPOL", a-t-il ajouté. "Nous construirons ce réseau région par région, en commençant par l'Asie en 2025".
Le président de l'AMA a rappelé l'importance du contrôle de la conformité. "C'est un pilier central de notre mission qui est au cœur des attentes des athlètes", a-t-il indiqué. "Il est essentiel pour le programme mondial que tous les sports et tous les pays suivent le même ensemble de règles et mettent en œuvre des programmes antidopage conformes. Cette harmonisation signifie que les athlètes savent à quoi s'attendre, quel que soit leur pays d'origine ou leur lieu de compétition, et qu'ils savent que leurs concurrents sont soumis au même programme rigoureux tout au long de l'année".
M. Bańka a indiqué que l'AMA continuait à rechercher des financements privés pour compléter la contribution du mouvement sportif et des gouvernements à son budget annuel. Il a informé la Session que suite à l'annonce faite en 2022 que le diffuseur sud-africain SuperSport était nommé sponsor régional, l'AMA a signé le mois dernier un accord de partenariat de cinq ans avec l'entreprise technologique mondiale Sword Group en tant que tout premier partenaire mondial de l'Agence.
M. Bańka a déclaré : "Cet accord avec Sword est un moment historique pour l'AMA. C'est le résultat direct de notre engagement à faire appel à des fonds privés pour compléter le budget annuel. Et ce n'est pas fini. Nous sommes convaincus que nous parviendrons à attirer d'autres organisations désireuses d'investir dans l'intégrité du sport. Cela renforcera notre capacité à garantir un système antidopage harmonisé, coordonné et efficace pour les athlètes."