19 juillet 2024 - Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024, aborde les opportunités et les défis liés à l’ouverture des Jeux au cœur de la ville.
En quoi la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques s’inscrit-elle dans l’ambition globale de Paris 2024 et en quoi marquera-telle l’histoire ?
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 se distingue des précédentes par son caractère inédit : elle se tiendra pour la première fois en dehors d’un stade. La Seine, emblème vibrant de Paris, sera le théâtre de cette célébration, offrant ainsi l'opportunité d’accueillir le monde au cœur même de la ville, dans un mélange sans précédent de défilé des délégations et de moments artistiques. En se déroulant ainsi hors les murs et en rompant avec la structure traditionnelle des cérémonies passées, elle s’inscrit dans la volonté globale de Paris 2024 de rendre les Jeux ouverts à toutes et à tous. Parce qu’elle est composée de tant de premières fois, elle restera, je l’espère, gravée dans l’histoire.
Quel message principal souhaitez-vous transmettre ?
J’aimerais d’abord montrer la France dans toute sa diversité. Mettre en lumière sa richesse et sa pluralité façonnées par son histoire, une histoire qui a été influencée et inspirée par les diverses cultures qui n’ont cessé de la traverser tout en étant elle-même une source d’inspiration. La cérémonie d’ouverture, c’est aussi une photographie du monde à une date précise, fixée au 26 juillet 2024.
Je souhaite donc que cet événement soit une occasion de nous regarder mutuellement, de célébrer notre humanité partagée, tout en faisant face aux enjeux contemporains.
Thomas Jolly - Directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024
Quel est votre principal défi en qualité de directeur artistique ?
C’est un défi artistique incroyable ! J’ai la chance d’avoir le plus magnifique des décors avec la Seine qui est bordée par l’histoire de Paris et plus largement de la France. Mais je dois composer avec le courant des eaux, veiller au respect du patrimoine, surveiller la résonnance des ponts, transposer le récit que nous avons élaboré à la réalité du fleuve, m’adapter au budget… mais aussi prendre garde aux poissons qui frayent, composer avec la lumière du soleil, qui, ironiquement, est ma plus grande source d'éclairage, moi qui suis coutumier de l’obscurité des salles de théâtre et d’opéras. Chaque jour, je suis mis au défi par de multiples contraintes techniques, mais quel spectacle n’en a pas ? Créer un spectacle, c’est faire concorder le rêve et le réel. De façon moins pragmatique, mon principal défi est d’être à la hauteur de l’événement – et fêter le retour des Jeux Olympiques à Paris, après un siècle d’attente.
Publié dans la Revue olympique 122