23 déc. 2022 - Quatre membres de l'équipe olympique des réfugiés formée par le Comité International Olympique (CIO) ont reçu la citoyenneté de leur pays d'accueil en 2022, marquant ainsi le prochain chapitre de leurs parcours édifiants alors qu'ils continuent à envoyer un message d'espoir et d'intégration à des millions de personnes déplacées de force dans le monde.
Aker Schmid, le lutteur né en Iraq qui a fait partie de l'équipe olympique des réfugiés à Tokyo 2020, est devenu le quatrième athlète réfugié à célébrer ce moment important lorsqu'il a obtenu la citoyenneté autrichienne en novembre.
"C'est un grand honneur pour moi de recevoir la citoyenneté", déclare le jeune athlète de 23 ans qui a atteint les quarts de finale de l'épreuve masculine de lutte gréco-romaine des 67 kg à Tokyo 2020. "Au début, je ne pouvais pas y croire, et ce n'est que lorsque j'ai reçu le passeport que c'est devenu une réalité pour moi. Maintenant, toutes les portes sont ouvertes pour que je fasse carrière en tant qu'athlète autrichien, et c'est ce que je vais faire !"
Aker Schmid a commencé la lutte à l'âge de neuf ans en Iraq, mais cinq ans plus tard, il a été contraint de fuir le pays lorsque l'État islamique s'est emparé de sa ville natale de Mossoul. Après avoir traversé le Kurdistan pour rejoindre l'Europe, il a fini par trouver refuge en Autriche.
"Au début, il m'a été difficile d'accepter que je doive rester en Autriche, mais après quelques temps, j'ai su que c'était mon destin de venir ici", se souvient-il. "Grâce à la lutte, j'ai eu une deuxième famille et j'ai également rencontré ma future femme. Je suis très heureux de me battre maintenant dans les compétitions et les grands événements en représentant le drapeau autrichien. Je donnerai le meilleur de moi-même et je me réjouis déjà de toutes mes grandes aventures à venir."
"L'avenir s'annonce radieux"
Aker Schmid rejoint ainsi les autres membres de l'équipe olympique des réfugiés Cyrille Tchatchet, Aram Mahmoud et Yusra Mardini qui ont également reçu la citoyenneté de leur pays d'accueil en 2022.
Cyrille Tchatchet, qui a concouru en tant que membre de l'équipe olympique des réfugiés aux Jeux de Tokyo 2020, terminant 10e dans l'épreuve d'haltérophilie des 96 kg, représente désormais la Grande-Bretagne, après y avoir demandé l'asile à la suite des Jeux du Commonwealth de 2014 à Glasgow.
"Je représente désormais la Grande-Bretagne et je me sens parfaitement intégré. J'en suis extrêmement honoré", confie le jeune athlète de 26 ans qui travaille également comme infirmier psychiatrique. "Comme tous les autres athlètes, les réfugiés rêvent eux aussi d'aller aux Jeux Olympiques. Je veux qu'ils sachent que c'est toujours possible – ils doivent continuer à s'entraîner, garder espoir et participer à un maximum de compétitions. S'ils font cela, leur avenir s'annonce radieux."
"Le sport m'a beaucoup aidé"
Le joueur de badminton Aram Mahmoud, qui a fui Damas, la capitale syrienne déchirée par la guerre en 2015, a également concouru aux Jeux de Tokyo 2020 en tant que membre de l'équipe olympique des réfugiés et est maintenant installé aux Pays-Bas, où il a obtenu la citoyenneté au début de cette année.
"Ce fut un voyage ponctué de hauts et de bas", dit-il. "En raison de la situation qui se dégradait en Syrie, je n'ai pas eu d'autre choix que celui de partir, mais lorsque je suis arrivé aux Pays-Bas, le badminton m'a énormément aidé à m'intégrer et à apprendre la langue. Le sport m'a été d'un grand soutien sur le plan mental – j'ai pu oublier tout ce qui se passait dans le monde et en Syrie, et me concentrer sur le badminton."
"J'ai l'impression d'avoir vécu deux vies"
Le parcours hors du commun de Yusra Mardini, qui l'a conduite d'une Syrie en proie à la guerre jusqu'aux Jeux Olympiques de Rio 2016, a fait les gros titres dans le monde entier et a depuis été immortalisé dans le long métrage Les nageuses.
Après avoir à nouveau fait partie de l'équipe olympique des réfugiés à Tokyo 2020, Yusra Mardini est à présent une citoyenne allemande qui a établi une nouvelle vie après sa fuite dramatique de son pays natal.
Son histoire a depuis inspiré des personnes dans le monde entier. Yusra Mardini est également devenue la plus jeune ambassadrice de bonne volonté du HCR, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
"J'ai l'impression d'avoir vécu deux vies", a-t-elle déclaré plus tôt cette année. "Il s'est passé plus de choses au cours des cinq dernières années, depuis que j'ai quitté la Syrie, que les 17 premières réunies. J'ai parfois l'impression d'avoir 50 ans à cause de tout ce que j’ai vécu. Mais j'ai beaucoup appris. Passer de cette petite fille qui ne pensait qu'à nager et à gagner des médailles d'or à échapper à la guerre et à représenter des millions de personnes dans le monde – cela m'a tellement ouvert les yeux et a changé ma façon de penser."
Un message d'espoir
Le CIO a décidé de créer la toute première équipe olympique des réfugiés en 2015. Dix athlètes – originaires d'Éthiopie, du Soudan du Sud, de Syrie et de la République démocratique du Congo – ont participé aux Jeux Olympiques de Rio 2016. L'équipe a envoyé un message d'espoir et d'intégration à des millions de personnes déplacées de force partout dans le monde, inspirant la planète par leur force de caractère.
À la suite du succès rencontré par l'équipe, un programme de la Solidarité Olympique a été spécialement créé pour soutenir 56 athlètes réfugiés prometteurs de 13 pays en vue des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, auxquels l'équipe olympique des réfugiés a participé une fois de plus, avec 29 athlètes dans 12 sports. Le CIO a annoncé depuis que l'équipe serait maintenue pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
À ce jour, 52 athlètes ont obtenu une bourse olympique pour athlètes réfugiés, qui les aide à s'entraîner dans le but de participer aux Jeux de Paris 2024. Ils sont originaires de 12 pays, vivent dans 18 pays d'accueil, représentent 10 sports et espèrent tous être sélectionnés pour l'équipe olympique des réfugiés.
Suivez leur parcours sur les médias sociaux
La composition de l'équipe olympique des réfugiés pour les Jeux de Paris 2024 sera annoncée en 2024. Les parcours des athlètes réfugiés au bénéfice d'une bourse peuvent être suivis sur les comptes de l'équipe olympique des réfugiés dans les médias sociaux et via les hashtags #RefugeeOlympicTeam et #OlympicRefuge.
