15 juil. 2022 - Il y a soixante-dix ans, à Helsinki, des Jeux Olympiques élargis et redynamisés ont donné un élan bienvenu à un monde qui se remettait de la guerre. Aujourd'hui encore, les exploits sportifs de l'époque sont remarquables et les Finlandais continuent de profiter de l'héritage de ces Jeux, lesquels fêtent cette année leur 70e anniversaire.
Le Tchécoslovaque Emil Zátopek s'est brillamment distingué en athlétisme, établissant de nouveaux records du monde dans le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon – auquel il participait pour la première fois après une décision de dernière minute. Il reste le seul athlète à avoir remporté ces trois épreuves lors d'une seule et même édition des Jeux.

La sprinteuse Marjorie Jackson est devenue la première championne olympique australienne du 20e siècle, décrochant des médailles d'or et établissant des records du monde dans les épreuves du 100 m et du 200 m. Les Hongroises ont remporté sept des 15 médailles disponibles en natation, tandis que les hommes ont été couronnés champions olympiques de football. De plus, dans les compétitions équestres, alors que les femmes concouraient pour la première fois aux côtés des hommes dans des épreuves mixtes, la Danoise Lis Hartel a remporté la médaille d'argent en dressage, bien qu'elle soit paralysée sous les genoux à cause d'une poliomyélite.

Un faux départ
Helsinki était prête à accueillir les Jeux en 1940, mais les préparatifs ont connu un faux départ lorsque le début de la Seconde Guerre mondiale a entraîné leur annulation. Mais, la plupart des sites étant déjà construits, la capitale finlandaise a saisi l'occasion d'accueillir les Jeux 12 ans plus tard.
Ces derniers ont eu lieu alors que la guerre froide débutait. Dans un contexte de concurrence féroce entre l'Union soviétique et les États-Unis, Helsinki a accueilli 5 000 athlètes venus d'un nombre record de pays.

Associant des sites construits pour 1940 et de nouvelles installations livrées par le programme de reconstruction d'après-guerre de la Finlande, Helsinki a dissipé les doutes quant à sa capacité à accueillir les Jeux. Largement utilisés et rénovés depuis, ces sites olympiques constituent un héritage durable et sont toujours au cœur de la vie de la ville.
Héritage en termes de sites
Les Jeux se sont déroulés sur 19 sites au total. Parmi ceux-ci, 14 existaient déjà et quatre ont été construits spécifiquement pour les Jeux de 1952 ; le stade d'aviron temporaire de Meilahti a été démantelé par la suite. En tout, 15 de ces sites sont encore utilisés aujourd'hui.
L'une des premières structures, le stade olympique a accueilli l'athlétisme, le saut d'obstacles et le football, ainsi que les cérémonies d'ouverture et de clôture, soit près de 70 000 spectateurs. Utilisé depuis pour la défense aérienne, les émissions de télévision et les mariages privés, il reste aujourd'hui un poste d'observation et un véritable symbole de la ville. La tour Marathon mesure 72,71 mètres de haut, soit la longueur du javelot lancé par le héros finlandais Matti Järvinen, médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Los Angeles 1932.

Le stade a fait l'objet de quelques rénovations au cours des 70 dernières années. Devenue une installation polyvalente d'une capacité réduite à 40 000 places, elle accueille toujours une série d'événements culturels et de compétitions dans plus de 20 sports différents.

Les Championnats du monde d'athlétisme de World Athletics, les Championnats d'Europe d'athlétisme et la finale de l'Euro féminin de l'UEFA s'y sont tous déroulés, tandis que les Rolling Stones, Michael Jackson et Madonna s'y sont produits. Les touristes continuent de visiter l'impressionnant Musée du sport de Finlande, installé dans l'aile ouest du stade. Chaque année, le stade olympique accueille quelque 600 000 visiteurs.
Du hareng à la natation
À deux minutes à vélo, le centre de natation d'Helsinki a été construit pour les Jeux de 1940, puis utilisé pour stocker du hareng et des légumes racines pour les troupes finlandaises pendant la guerre.

Il a accueilli les compétitions de natation, de plongeon et de water-polo en 1952 et dispose aujourd'hui d'un bassin de 50 m, d'un bassin de plongeon, d'une piscine pour enfants, d'une zone d'haltérophilie, etc. Ouvert pendant les mois d'été, il n'est plus utilisé pour les compétitions internationales, mais accueille près de 300 000 visiteurs chaque année.
Plusieurs terrains de football, le vélodrome et le Taivallahti sont également utilisés aujourd'hui pour le football, le cyclisme et l'aviron respectivement.
Héritage sur le plan social
La deuxième tentative d'Helsinki d'organiser une édition des Jeux Olympiques d'été a plus que doublé son parc de logements sociaux.
Le village olympique de 1940 – construit pour accueillir 3 200 athlètes – abritait 500 familles bien avant la deuxième candidature d'Helsinki. En 1952, son jumeau un peu plus grand accueillait 4 800 concurrents dans 545 appartements répartis dans 13 bâtiments. Également situé dans le quartier de Kaplya, il a lui aussi été transformé en logements sociaux.

Les deux villages sont toujours populaires auprès des résidents, qui apprécient leur environnement paisible et verdoyant, ainsi que l'architecture et la qualité de la construction.
La tradition du volontariat prend son envol
Les Jeux d'Helsinki 1952 sont l'édition olympique durant laquelle la tradition du volontariat a véritablement décollé.
Les "Jeux Olympiques de l'austérité" de l'été 1948, organisés à Londres dans un contexte de rationnement alimentaire au lendemain de la guerre, avaient vu naître la première force volontaire olympique. Quatre ans plus tard, le comité d'organisation d'Helsinki 1952 a mis en place un processus de sélection et une formation approfondie des volontaires, jetant ainsi les bases solides du volontariat olympique tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Des volontaires de divers horizons, avec des compétences variées, ont été invités à participer. Il s'agissait de fonctionnaires, de responsables du sport amateur et de citoyens ordinaires. Après leur formation, ils ont contribué à fournir toute une série de services, de la traduction à l'entretien des terrains.
Contrairement à ce qui se faisait jusqu'ici, avec le recours à l'armée ou aux scouts, environ un quart des 2 192 volontaires étaient des femmes, dont la participation croissante en tant que volontaires olympiques au cours des années suivantes a contribué à faire progresser l'égalité des genres.

Ainsi que l'a déclaré Jan Vapaavuori, président du Comité National Olympique finlandais : "L'édition d'Helsinki 1952 perdure aujourd'hui et pas uniquement dans la mémoire des citoyens finlandais plus âgés. La ville porte encore la marque de la manifestation à travers les nombreux sites olympiques qui restent au cœur de la vie sociale et culturelle d'Helsinki. Le Mouvement olympique est également redevable aux organisateurs qui ont vu l'opportunité et la valeur de la mobilisation des citoyens volontaires. Ces derniers constituent un élément essentiel de l'héritage vivant de chaque nouvelle édition des Jeux Olympiques."
Le 70e anniversaire des Jeux Olympiques d'Helsinki 1952 sera marqué par un événement du type "Journée olympique" organisé le 20 juillet dans et autour du stade olympique. Ouvert au public et gratuit, cet événement offrira aux visiteurs la possibilité d'essayer un large éventail de sports, sous la conduite d'instructeurs des clubs locaux. Le Musée du sport de Finlande sera également ouvert gratuitement, ainsi que la piscine olympique de 1952. Un brunch VIP au stade olympique rassemblera certains des athlètes de la délégation olympique finlandaise de l'époque.
Pour de plus amples informations sur les célébrations prévues, rendez-vous ici (en finnois uniquement).