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Journée internationale du sport au service du développement et de la paix 2022 : comment le sport peut aider et protéger les personnes déplacées de force

Release Date: 06 Apr 2022

06 avr. 2022 - Alors que quatre millions de personnes fuient l'Ukraine et que des dizaines de millions de personnes fuient d'autres pays et territoires où sévissent des conflits, des catastrophes et des persécutions, et ce afin de trouver refuge, il n'a jamais été aussi important de permettre aux enfants et aux jeunes déplacés de force de jouer et de pratiquer un sport.

La Journée internationale du sport au service du développement et de la paix est l'occasion de se pencher sur certaines des initiatives mises en place pour aider les populations déplacées à travers le monde. Qu'il s'agisse de jeunes fuyant la guerre en Ukraine, en Syrie ou ailleurs, de migrants climatiques du Bangladesh ou de ceux qui cherchent un lieu où se sentir chez eux, le sport peut être d'un grand secours, soutenir l'intégration et la cohésion sociale et redonner espoir.

De l'Ukraine à la France : le parcours de Yasser Canire

Yasser Canire, un étudiant marocain anciennement inscrit à l'Université de Zaporizhzhia en Ukraine, est la preuve que le sport peut être un outil permettant de surmonter un traumatisme et de retrouver un sentiment d'appartenance. Yasser Canire a fui l'Ukraine en février lorsque l'armée russe a envahi le pays, dans l'espoir de retrouver les membres de sa famille en France. Il a dû traverser toute l'Europe, voyageant en train de l'Ukraine à la Slovaquie, en passant par l'Autriche et l'Allemagne, avant d'arriver à Paris. Dans le chaos des voyages en train, Yasser Canire a perdu les seuls biens qu'il possédait dans sa petite valise, mais il a fini par retrouver son oncle une fois arrivé dans la capitale française. Depuis que Yasser Canire s'est installé à Paris et qu'il a découvert le programme "Terrains d'avenir", sa passion pour le taekwondo l'a aidé à ressentir un sentiment d'appartenance au sein de sa nouvelle communauté.

Lancé le 1er mars, ce programme qui met le sport au service de la protection, déployé sur trois ans et co-créé par l'Olympic Refuge Foundation (ORF) et le Ministère français de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, vise à permettre aux jeunes déplacés de développer un sentiment d'appartenance et de définir un nouveau projet de vie dans leur communauté d'accueil grâce au sport. Outre la pratique d'une activité sportive – régulière et diversifiée – par les participants, "Terrains d'avenir" organise des événements pour créer des liens entre les jeunes, les personnes déplacées et les communautés locales, et propose des activités de formation et d'accompagnement dans le but de susciter des vocations pour les métiers du sport et de favoriser l'insertion professionnelle. Dans le cadre du programme "Terrains d'avenir", Yasser Canire pratique actuellement le taekwondo quatre fois par semaine et a commencé à s'intégrer dans la communauté locale.

"J'aime le taekwondo. Être en mesure de pratiquer mon sport favori depuis mon arrivée en France grâce à "Terrains d'avenir" m'a permis de me sentir beaucoup plus à l'aise et heureux", a déclaré Yasser Canire.

Des dizaines de milliers de personnes déplacées aidées par l'Olympic Refuge Foundation

Depuis sa création en 2017, l'Olympic Refuge Foundation (ORF) s'attache à mettre sur pied des programmes et à établir des réseaux afin de mettre en relation les jeunes déplacés, leur offrir des débouchés et améliorer leur bien-être, et ce 365 jours par an.

Ces initiatives ont apporté espoir et résilience aux populations vulnérables du monde entier. Le sport s'est également avéré être un catalyseur pour l'autonomisation des communautés déplacées, et il est manifeste qu'il joue un rôle grandissant pour la santé mentale et le soutien psycho-social dans les contextes de déplacement.

À ce jour, l'ORF a soutenu 12 programmes dans dix pays, bénéficiant à des dizaines de milliers de jeunes depuis sa création, notamment à travers "Terrains d'avenir".

L'ORF a pour objectif de donner accès à un sport sûr à un million de jeunes déplacés d'ici 2024. Cet objectif ambitieux ne peut être atteint seul, et l'Olympic Refuge Foundation, ainsi que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Fondation SCORT, rassemblent plus de 80 partenaires, des gouvernements aux Comités Nationaux Olympiques (CNO), en passant par les Fédérations Internationales (FI) de sport, les clubs, les associations et les organisations de la société civile, au sein de la Coalition sportive au service des réfugiés lancée par le CIO, l'ORF et le HCR lors du premier Forum mondial sur les réfugiés organisé en 2019. Toutes ces entités se sont réunies en 2019, s'engageant à augmenter l'accès au sport et à utiliser la pratique sportive afin d'améliorer la vie des réfugiés.

Développer un réseau de soutien pour les réfugiés et les personnes déplacées en Jordanie

Depuis le début de la crise il y a 11 ans, la Jordanie a offert un refuge à des centaines de milliers de réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie. L'arrivée des réfugiés a exercé une pression supplémentaire sur les services et les autorités locales et a conduit à une augmentation des tensions et des risques de conflit entre les réfugiés et les communautés d'accueil.


En 2018, l'ORF a lancé le programme "Sport pour la paix, les compétences de vie et la cohésion sociale", en partenariat avec l'ONG internationale jordanienne Generations for Peace (GFP), qui a rassemblé des jeunes réfugiés et leurs pairs jordaniens, renforçant les sentiments d'appartenance et de communauté parmi ceux qui y ont participé.

GFP a amélioré l'égalité d'accès aux activités sportives pour les réfugiés syriens et les jeunes jordaniens vulnérables dans 108 écoles et 76 centres pour les jeunes dans tout le pays, par le biais d'activités organisées le week-end, de camps d'été et d'autres programmes sportifs, lesquels ont permis aux jeunes d'acquérir des compétences de vie et favorisé la cohésion sociale.

Au cours de la période de trois ans pendant laquelle le programme a été proposé (novembre 2018 – novembre 2021), près de 14 000 jeunes (dont 63 % de filles) ont eu accès à une pratique sportive en toute sécurité avec des activités animées en présentiel et en distanciel. En outre, GFP a dispensé une formation spécialisée à 144 enseignants et 102 animateurs jeunesse dans le pays.

Aider les migrants climatiques au Bangladesh

Outre les guerres, le changement climatique contraint un nombre croissant de personnes à quitter leur foyer. Le Bangladesh subit les conséquences de fréquentes sécheresses, de cyclones tropicaux et d'inondations, ce qui oblige de nombreuses personnes à émigrer du Nord du pays vers le Sud. Ces migrants climatiques vivent souvent dans des conditions précaires et risquent d'être victimes d'abus et d'exploitation dans leur nouvel environnement.

Afin de soutenir ces populations déplacées à l'intérieur du pays – on estime que d'ici 2050, le changement climatique entraînera le déplacement d'une personne sur sept au Bangladesh – l'ORF a lancé en février 2022 un programme intitulé "Sport pour la protection, la résilience et la transformation" (SPIRIT), en collaboration avec Terre des Hommes et les ONG bangladaises Solidarity et Breaking the Silence.

Les objectifs de SPIRIT sont d'améliorer le bien-être physique, mental et psycho-social des adolescentes et des jeunes issus de communautés vulnérables en favorisant leur accès à la pratique d'un sport sûr et en leur donnant des connaissances et des compétences qui leur seront utiles à long terme. SPIRIT soutiendra 10 000 participants entre février 2022 et janvier 2025, et créera un espace sûr dans lequel les jeunes pourront prendre confiance et nouer des relations solides avec les communautés et organisations locales.

Le programme formera également près de 100 entraîneurs et enseignants sur une période de trois ans, leur permettant ainsi d'acquérir une meilleure compréhension de la pratique d'un sport en toute sécurité et de s'assurer qu'ils sont à même de garantir la sécurité et le bien-être des jeunes vulnérables. Des réunions régulières entre les directeurs de programme et les personnes travaillant dans le sport aux niveaux national et local permettront également de créer un héritage dont les générations futures pourront bénéficier.

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