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Journée pour la pratique du sport en toute sécurité : l’engagement du CIO en faveur de la protection des athlètes

Release Date: 08 Aug 2025
Safe Sport Day the IOC s commitment to athlete protection

08 août 2025 - Au cours des vingt dernières années, le CIO a pris des mesures importantes pour veiller à ce que la protection des athlètes fasse partie intégrante du Mouvement olympique, déployant des dispositifs pour venir en aide aux athlètes et offrir un environnement sportif plus sûr à tous les niveaux. Voici comment le système a évolué.

« Je ne saurai jamais jusqu’où j’aurais pu aller », confie Gloria Viseras quand elle évoque une carrière sportive marquée du poids d’un fardeau qu’aucun athlète ne devrait jamais avoir à porter. Elle a à peine 15 ans lorsqu’elle représente l’Espagne aux Jeux Olympiques de Moscou 1980. Mais derrière l’élégance de cette gymnaste talentueuse se cache une lourde vérité : Gloria Viseras a vécu d’effroyables abus, souffrant en silence alors qu’elle était à la merci d’une personne en qui elle était censée avoir confiance.

« Je m’entraînais alors qu’il abusait de moi. Je ne me concentrais pas sur ma progression, mais sur la gestion de ces abus », raconte-t-elle. « J’avais beaucoup de talent, mais je ne saurai jamais jusqu’où j’aurais pu aller sans ces abus. Évidemment, j’étais brisée. »

À l’époque, la protection n’existait pas dans le sport. Il n’y avait ni protocoles, ni mécanismes de signalement et personne n’avait été formé pour repérer les signes laissant penser que l’entraîneur de Gloria Visera abusait d’elle. Elle n’avait nulle part où s’exprimer en sécurité.

Je ne savais pas comment trouver de l’aide. Personne ne m’avait jamais expliqué ni ne m’y avait jamais encouragée. Et quand mes parents me demandaient ce qui n’allait pas, c’était plus simple de dire que l’entraînement avait été difficile plutôt que d’expliquer ce que mon entraîneur me faisait subir. Ces criminels savent comment faire taire leurs victimes et garder le secret. Ils sont très doués. Ils ne manipulent pas seulement la victime, mais tout son entourage.

Gloria Viseras
Olympienne, Moscou 1980, et responsable de la protection au sein du département de la santé, de la médecine et des sciences du CIO

Pendant 30 ans, Gloria Viseras n’a rien dit avant de finir par parler. Si les procédures judiciaires l’ont presque à nouveau brisée, c’est durant cette période de menaces et de tollés qu’elle a décidé d’agir. « C’est là que j’ai choisi de m’y consacrer. Je voulais éviter à d’autres athlètes de vivre ce que j’avais vécu. Il fallait que je milite », explique-t-elle.

Aujourd’hui, Gloria Viseras est responsable de la protection au sein du département de la santé, de la médecine et des sciences du CIO qui protège les athlètes en les éduquant, en mettant en place un ensemble de mesures et en cultivant la confiance. Plus qu’une mission, cela fait partie pour elle de sa reconstruction.

« Personnellement, ça m’aide à guérir », raconte-t-elle. « Je vois que mon travail contribue à protéger les athlètes et à les aider quand le mal a déjà été fait. C’est ce qui me fait aller de l’avant. »


Du silence au changement

Les histoires comme celle de Gloria Viseras ont longtemps été passées sous silence. Le sujet des abus dans le sport était souvent caché car trop délicat, tabou ou préjudiciable à l’image du sport pour être traité ouvertement. Mais ce mutisme a coûté cher et, à mesure que les victimes ont commencé à s’exprimer, leur voix a forcé le monde du sport à affronter la réalité.

Au CIO, le travail de protection des athlètes a débuté au début des années 2000 avec la publication des premières déclarations de consensus et d’outils pédagogiques. Tout s’est accéléré en 2016, quand le CIO a lancé le Cadre pour protéger les athlètes et les autres participants du harcèlement et des abus dans le sport lors des Jeux Olympiques, ainsi que le Référentiel du CIO pour aider les Fédérations Internationales (FI) et les Comités Nationaux Olympiques (CNO) à développer leurs propres politiques et leurs propres procédures.

« À la fin des années 1990 et au début des années 2000, personne n’évoquait la protection dans le monde du sport. C’était tabou, alors qu’il s’agissait d’un vrai problème de société », explique Kirsty Burrows, directrice adjointe du département de la santé, de la médecine et des sciences du CIO. « Il a fallu des pionniers et des experts dans ce domaine pour éveiller le CIO à ces problèmes. Le CIO a dû être proactif et prendre les choses en main.

« Notre travail sur la protection a débuté en 2004. Le premier consensus est paru en 2007, suivi d’outils pédagogiques et de programmes de sensibilisation. Le cadre dédié à la période des Jeux a été mis en place en 2016, accompagné de directives destinées aux organisations sportives. Le Référentiel du CIO sur la protection des athlètes a été lancé en 2017, mais nous y travaillions depuis fin 2015. »

L’affaire Larry Nassar, révélée en 2016, ainsi que d’autres scandales ont permis d’éveiller les consciences. Pour le CIO, ces événements ont renforcé l’importance de la préparation et souligné la bravoure des personnes qui ont osé parler.

Il faut saluer le courage des victimes qui se sont exprimées. Cela a permis une prise de conscience globale. Il y avait tellement d’idées reçues : “Cela n’arrive que dans certains sports” ou “que sur des filles” ou encore “seulement dans certains pays”. Mais ces voix ont fait voler les préjugés en éclat. Les abus gangrènent toutes les strates de la société et peuvent toucher n’importe qui. Ces mesures ont pour but de protéger tous les individus, à tous les niveaux.

Kirsty Burrows
IOC’s Associate Director for Health, Medicine and Science

« Quand tout cela a éclaté, notre Référentiel – fruit de 18 mois de travail avec nos experts internationaux – était prêt. Il ne s’agissait donc pas d’une réaction. Nous étions à même de soutenir les athlètes et conseiller les organisations sportives sur ce sujet. Nous en sommes fiers et c’est très important dans ce milieu : ne pas attendre que les crises éclatent, mais forger le système pour les anticiper. »

Ce travail de préparation était impératif car les bases au sein du Mouvement olympique étaient très limitées. « À mon arrivée, en 2015, une seule FI disposait d’une déclaration sur la protection », se souvient Kirsty Burrows.

Les changements entrepris depuis ont été le fruit de demandes claires émanant des instances dirigeantes. Sous la présidence de Thomas Bach, la protection est devenue un cheval de bataille de la gouvernance du sport. Elle a été intégrée à l’ensemble du Mouvement olympique via l’Agenda olympique 2020+5.


« Lorsque nous avons débuté notre travail, la protection n’était pas une priorité stratégique », reprend Kirsty Burrows. « Aujourd’hui, une section complète lui est dédiée dans la Charte olympique. Mettre la protection au cœur du Mouvement olympique a tout changé. »

En 2022, le CIO a mis en place l’unité pour la pratique du sport en toute sécurité pour mener cette mission à bien. Cette unité travaille avec tous les départements du CIO, ainsi que des partenaires du Mouvement olympique, afin de mettre en place des systèmes axés sur les athlètes, qui tiennent compte des traumatismes et se basent sur des preuves en suivant une approche tournée vers la santé publique.

Avec des cadres clairs, des programmes de formation internationaux et un réseau croissant de professionnels, la protection n’est plus réactive, mais vise à changer la culture du sport.

Le changement est significatif. Aujourd’hui, toutes les FI disposent d’un responsable de la protection des athlètes. Près de neuf sur 10 s’appuient sur des politiques claires qui sont respectées et surveillées. Au travers de bilans bisannuels, d’audits des besoins et de conseils prodigués sur le terrain, la protection est passée de simple document à un pan entier de la culture quotidienne du monde du sport.

« Seule, une politique n’apporte aucun changement culturel », dit Kirsty Burrows. « Nous suivons des indicateurs plus larges. Nous ne nous contentons pas de vérifier qu’une fédération dispose d’une politique de protection et d’un référent. Nous tentons de voir comment la protection des athlètes est mise en place de façon plus holistique. »

De la politique à la pratique

Pour juger des progrès effectués, il ne suffit pas de dénombrer les politiques en place, il faut comprendre comment les systèmes évoluent et la confiance se reconstruit. Depuis 2016, le CIO veille à ce que la protection soit non seulement adoptée, mais surtout assimilée au sein du Mouvement olympique. Via l’évaluation des besoins, les bilans des CNO et les enquêtes menées auprès des athlètes, ces avancées ne sont plus seulement évaluées sous le prisme structurel, mais culturel.

« Nous ne nous contentons plus de demander si une politique est en place, nous nous appuyons sur des indicateurs exhaustifs », détaille Kirsty Burrows. « Sur la période 2022-2025, nous constatons des progrès significatifs qui prouvent que les organisations sportives vont au-delà de la rédaction de politiques ou de la formation de leurs membres. Leur but est aussi de renforcer la protection des athlètes en leur sein et ce, avec notre soutien. »

Les résultats sont sans appel. Selon l’évaluation des besoins menée en 2022, 85 % des FI affirmaient appliquer une politique de protection. En 2025, ce chiffre avait légèrement augmenté et 82 % des FI rapportaient une mise en œuvre complète, contre 56 % trois ans plus tôt. Sur la même période, une étude menée sur 197 CNO a indiqué que plus de la moitié disposaient d’un responsable de la protection formé ou inscrit au cours de certification de responsable des programmes de protection dans le sport lancé par le CIO. Cette formation a un impact notable sur le renforcement des capacités au sein de l’écosystème olympique.

Lancé en 2021, ce programme de formation est le plus complet de sa catégorie. Il s’appuie sur 250 heures de cours répartis sur sept mois et créés par un comité consultatif académique international. Depuis, 343 personnes issues de 99 pays, dont beaucoup de membres de FI, de CNO, de fédérations nationales et de clubs amateurs, ont suivi cette formation. La plupart de ces participants ont reçu un soutien financier de la Solidarité Olympique, qui s’inscrit dans la démarche d’équité du CIO.

Mais ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la situation. Pour véritablement mesurer ces changements, il faut se pencher sur le ressenti et les témoignages des athlètes eux-mêmes.


Lors des Jeux de Paris 2024, ce soutien a été plus visible et accessible que jamais. La nouvelle version du Cadre de protection du CIO pendant les Jeux a été mise en place grâce à 154 responsables du bien-être accrédités issus de 74 CNO et 41 référents issus de 32 FI. Tous étaient disponibles sur place pour les athlètes et les équipes. Ces professionnels ont été formés pour repérer les problèmes, offrir un soutien adapté à chaque traumatisme et coordonner un potentiel suivi des soins.

Au village olympique, les athlètes bénéficiaient de l’Athlete365 Mind Zone x Powerade, une nouvelle initiative développée avec Coca-Cola, partenaire olympique mondial. Conçue comme un espace pour décompresser et se régénérer, la Mind Zone offrait des activités de pleine conscience basées sur des données scientifiques, un accès à des accompagnants qualifiés et un endroit calme où se déconnecter de la pression de la compétition. Plus de 2 300 sessions de pleine conscience en réalité virtuelle immersive ont été proposées aux athlètes et leur entourage venus de 148 pays différents. Plus de 4 000 « cartes postales de gratitude » ont été envoyées à leurs proches.

Au-delà de ces chiffres, la Mind Zone offrait un point d’entrée d’un nouveau genre, un espace où le soin était normalisé, les échanges transparents et le soutien sûr et ouvert.

« Il s’agissait d’un espace bienveillant où les athlètes pouvaient trouver de l’aide », détaille Gloria Viseras. « Quand ils disaient : “C’est juste que je ne me sens pas bien”, on arrivait souvent à cibler les problèmes sous-jacents pour les renvoyer vers des spécialistes prêts à les aider. »

La protection des athlètes se fait aussi en ligne. Pour la première fois, le CIO a mis en place un service de protection contre le cyberharcèlement à grande échelle. Grâce à l’IA, plus de 2,4 millions de publications sur les réseaux sociaux ont été tracées dans plus de 35 langues. Si les athlètes ou les officiels étaient la cible d’abus – plus de 350 individus au total – ce système permettait d’agir rapidement. Le contenu qui enfreignait les règles de la plateforme était supprimé et celui qui présentait une potentielle menace criminelle était transmis aux autorités compétentes.


Lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de Gangwon 2024, cette stratégie a été adaptée à une audience plus jeune. En plus des responsables du bien-être et de la protection, des activités holistiques axées sur le bien-être étaient proposées dans la zone « Mind, Body and Me » afin de favoriser la normalisation des échanges sur la santé mentale et la prévention des blessures. Après les Jeux, une enquête sur plus de 1 200 athlètes a révélé que 76 % d’entre eux connaissaient les mesures de protection du CIO et que 80 % n’hésitaient pas à demander de l’aide.

L’envie de se tourner vers ces dispositifs montre que les choses évoluent : « La confiance se construit sur des années, mais se perd en quelques secondes », tempère Kirsty Burrows. « Ce désir d’avoir recours à nos dispositifs est notre métrique la plus importante. »

La pédagogie joue aussi un rôle clé dans ce changement. En août 2023, le CIO a lancé deux nouveaux cours en ligne disponibles en 10 langues sur Athlete365 : « Les fondamentaux de la protection pour les jeunes athlètes » et « Les fondamentaux de la protection pour les alliés des athlètes ». Ces cours aident les jeunes athlètes et leur entourage à comprendre les différentes formes d’abus, à reconnaître les signes avant-coureurs et à prendre les mesures appropriées. Ils ont été élaborés en fonction des retours des athlètes sur leurs propres besoins.


En parallèle, le cours pour « personnes de contact en charge de la protection », d’abord présenté aux membres de la commission des athlètes du CIO en 2022 avant d’être étendu en 2023, aide les représentants des athlètes à offrir un soutien approprié à leurs pairs, en renforçant les connaissances sur la protection au sein du Mouvement olympique. Une formation du personnel concerné, adaptée aux contextes locaux, devrait être lancée en juin 2025.

De ces initiatives émergent non seulement un ensemble de mesures ou d’interventions, mais aussi un changement d’état d’esprit. Les athlètes osent s’exprimer, les organisations les écoutent et la protection ne se fait plus seulement en privé ou en réponse à une crise. Cela fait partie de la formation des équipes, de l’organisation des compétitions et du maintien de la sécurité au sein des environnements sportifs. Ce changement est essentiel pour les athlètes d’aujourd’hui et ceux de demain.

Une grande enquête impliquant 10 000 jeunes athlètes et leurs parents a révélé que la peur du harcèlement et des abus était l’une des principales raisons pour lesquelles certains parents refusaient que leurs enfants pratiquent un sport. C’est pour cela que la protection des athlètes est cruciale. Il en va de la pérennité du sport et du Mouvement olympique. Les changements sont mesurables, mais le plus important c’est que les athlètes sachent qu’ils ne sont plus seuls.

Kirsty Burrows
IOC’s Associate Director for Health, Medicine and Science

Les changements sont mesurables, mais le plus important c’est que les athlètes sachent qu’ils ne sont plus seuls.

« C’est toujours gratifiant d’aider un athlète », explique Gloria Viseras. « On voit une politique être mise en œuvre, mais rien ne vaut le fait d’aider personnellement quelqu’un en difficulté. C’est ce que l’on fait lors des Jeux Olympiques et des Jeux Olympiques de la Jeunesse. »

Du sport à la société

Le travail du CIO en matière de protection reste chevillé aux besoins des athlètes. Mais, depuis plusieurs années, il va au-delà. D’abord axé sur la prévention des risques, il vise désormais la construction de systèmes plus sécurisés au sein même de la société.

Symbole de ce tournant : la création des pôles régionaux en charge de la protection dans le sport, une nouvelle initiative pensée pour tisser des réseaux de protection communautaires plus forts en partenariat avec des parties prenantes à l’échelle locale. Soutenus par un fonds quadriennal de 10 millions d’USD et développés en collaboration avec des experts, des victimes et des agences publiques, ces pôles ont pour but de répondre aux besoins des athlètes et des personnes ayant été abusées dans le cadre du sport – pas seulement en compétition, mais à n’importe quelle étape de leur parcours sportif.

Deux pôles pilotes sont désormais ouverts : un en Afrique australe et un autre dans les îles du Pacifique. Ils prennent forme grâce au travail de consortiums régionaux, qui incluent des organisations de la société civile, des professionnels de la santé, des instances gouvernementales et des instituts universitaires. Ces pôles facilitent les signalements et améliorent la réactivité, tout en apportant une forme de prévention, une éducation, des systèmes de référence et des services dédiés aux victimes qui reflètent les réalités locales.

« Plutôt que d’ouvrir un bureau et d’y planter le drapeau du CIO, nous adoptons une approche localisée et axée sur l’aspect communautaire », explique Kirsty Burrows. « Chaque pôle sera différent car il sera fait par la région, pour la région. »

Ces structures ont vu le jour lorsque le CIO décida de repenser son rôle : outre sa mission de régulateur du sport, il est aussi partenaire de la protection des individus à l’échelle mondiale. Le CIO travaille d’ailleurs avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF ou encore l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour mettre en place des approches intersectorielles pour aider les athlètes et renforcer les dispositifs de protection des enfants de façon plus globale.

« Le sport ne fonctionne pas en vase clos », souligne Kirsty Burrows. « Nous ne faisons pas que renforcer la protection dans le cadre sportif. Nous prouvons que le sport peut être vecteur de protection dans une plus grande proportion. »

Pour soutenir cette ambition, le CIO a participé à la constitution du comité de pilotage pour la pratique du sport en toute sécurité. Ce dernier regroupe des ONG, des organisations intergouvernementales, des représentants d’athlètes et des instances sportives. Il dirige l’élaboration des outils à travers le monde, notamment un cadre international pour la pratique du sport en toute sécurité, un système de classification des violences interpersonnelles dans le sport, ainsi que des directives régissant les enquêtes sur les traumatismes.


Bien que conçus pour le sport, ces outils peuvent aider à informer sur la compréhension et la mise en place des mesures de protection dans les écoles, les clubs et les organisations pour la jeunesse dans le monde, partout où les jeunes se forment ou disputent des compétitions. « Les violences infantiles sont un problème de société partout dans le monde », ajoute Kirsty Burrows. « Ces dix dernières années, sous la gouvernance du président du CIO, le sport s’est mué en un secteur qui ne règle pas les problèmes de violence qu’en son sein, mais aussi au niveau de la société via un ensemble de programmes basés sur le sport. Nous constatons un changement humain et organisationnel. Le sport est vu comme un puissant vecteur de transformation. »

L’essence de cette approche reflète le même principe que celui qui guide le travail du CIO depuis ses débuts : le sport doit être un espace sûr. Mais elle souligne de plus en plus qu’il peut faire partie de la solution, pas seulement pour les athlètes, mais pour la société.

De la douleur à la détermination

Gloria Viseras sait que la protection des athlètes n’effacera pas le passé. Mais elle peut avoir un impact sur leur expérience aujourd’hui car ils disposent des outils et du soutien nécessaires pour agir quand quelque chose ne va pas.

« Les athlètes doivent savoir qu’ils peuvent se faire aider », relève-t-elle. « Ils peuvent parler en cas de problème, poser des questions ou remettre en cause certains comportements. Il y aura toujours quelqu’un pour les aider. Le sujet est sur la table et les organisations y travaillent. Les consciences sont éveillées. Il est beaucoup plus simple de se faire aider qu’auparavant. »

Le tournant pris est tel que nous sommes passés d’une époque où la protection n’était même pas considérée comme un vrai sujet, à une ère où elle fait partie de l’ADN du sport. Il reste du travail, d’autant que ces changements ne se font pas en un jour, mais, au sein du Mouvement olympique, il existe désormais un engagement commun en faveur d’un sport plus sûr. Le travail continue et Gloria Viseras a une vision très claire pour l’avenir.

La protection des athlètes relève de la responsabilité de tous. Il nous faut des alliés pour veiller à ce que les environnements restent sûrs. Les athlètes doivent profiter pleinement de leur expérience sportive. Celle-ci doit être positive sur le long terme à tous les niveaux. Tout le monde doit nous aider dans cette mission, car il en va de la responsabilité de chacun.

Gloria Viseras
Olympienne, Moscou 1980, et responsable de la protection au sein du département de la santé, de la médecine et des sciences du CIO

Cette responsabilité commune, poursuit-elle, vise à délester l’athlète de ce fardeau pour que les dispositifs de protection prennent le relais : « Ce n’est pas à l’athlète de révéler les abus. C’est son environnement qui doit être sûr. La responsabilité de cette sécurité repose sur l’entourage des athlètes. »

Pour elle, il s’agit d’une responsabilité personnelle, mais aussi d’une promesse : « Je suis en paix avec cela depuis que j’ai réalisé que le problème ne venait pas du sport mais de certaines personnes au sein de ce milieu. »

Pendant que Gloria Viseras se demande toujours ce qu’elle aurait pu devenir, le but du travail du CIO en matière de protection est de faire en sorte qu’aucun athlète n’ait plus à souffrir en silence et qu’il ait tout pour atteindre son plein potentiel.

Cet article a été publié pour la première fois dans la Revue Olympique 124.

Écrit par Michael Stoneman pour la Revue Olympique

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