25 juil. 2022 - Il y a dix ans, le comité d'organisation de Londres 2012 organisait une cérémonie d'ouverture inoubliable, marquée notamment par l'arrivée dans le stade olympique de Sa Majesté la Reine, en parachute, avec, à ses côtés, Daniel Craig dans le rôle de James Bond. Cette manifestation fut suivie d'une série de temps forts sur le plan sportif – de l'or d'Usain Bolt sur 200 m au triomphe de Mo Farah dans le 10 000 m.
Dès le départ, les organisateurs avaient insisté sur le fait qu'il était tout aussi important de générer des bénéfices à long terme pour Londres et le pays que de présenter un spectacle grandiose. Outre le nombre record de médailles britanniques – 185 (Jeux Olympiques et Paralympiques confondus), les débouchés offerts à la population locale et les autres avantages obtenus sur les plans social et économique seront sous les feux des projecteurs lors d'un festival de deux semaines qui a débuté le 22 juillet avec l'allumage d'une "flamme anniversaire".
Le parc olympique de Stratford, désormais connu sous le nom de parc olympique Queen Elizabeth, a contribué à la transformation d'un ancien site industriel de 226 hectares ; quant à la revitalisation économique d'une partie de l'est londonien, elle est toujours en cours. Dans l'intervalle, au niveau international, le Mouvement olympique et d'autres événements sportifs ont pris le relais pour défendre eux aussi la cause de la durabilité chère aux organisateurs de Londres 2012.
Revitaliser l'est londonien
Quatre-vingt-quinze pour cent des sites permanents de Londres 2012 sont toujours opérationnels. Ils emploient des habitants des quartiers voisins et attirent des millions de visiteurs.
Le parc olympique, où se tiennent les célébrations de ce dixième anniversaire, accueille à lui seul plus de six millions de visiteurs par an.
Les touristes viennent profiter de ses espaces verts et de ses aires de jeux, qui en font le plus grand parc urbain créé au Royaume-Uni depuis plus d'un siècle.
Grâce au Plan d’action en matière de biodiversité mis sur pied par l’Autorité en charge des infrastructures olympiques (ODA), un habitat naturel de 45 hectares, fait de terrains et de plans d’eau, a été créé et est devenu un important sanctuaire pour les oiseaux migrateurs. Aujourd'hui, le parc abrite 13 000 arbres, 60 espèces d'oiseaux et 250 types d'insectes.
La London Legacy Development Corporation (LLDC) supervise deux nouveaux quartiers d'affaires et cinq nouveaux quartiers d'habitation. L'ancien village olympique regroupe 3 300 logements, dont un quart a été vendu à un prix abordable à des ménages à revenus moyens et un quart loué comme logements sociaux. D'ici 2036, ce sont 23 000 logements qui auront accès à des écoles, des maisons médicales de proximité et d'autres infrastructures sociales.
Créer des emplois
Plus de 11 000 personnes, dont 200 jeunes apprentis, ont travaillé sur le parc pendant sa première phase de développement, à savoir de 2012 à 2016. Les habitants des quartiers voisins ont représenté plus d'un quart de la main-d'œuvre du secteur de la construction et la plupart des emplois permanents ont été occupés par la population locale.
L'ancien Centre Principal de Presse et l'ancien Centre International de Radio et Télévision font maintenant partie d'un nouveau pôle d’innovation destiné à de petites et à de grandes entreprises, principalement actives dans le secteur de la technologie, ainsi qu'à deux universités. Les travaux de construction des nouveaux logements pour étudiants prendront fin plus tard dans l'année, avant les autres chantiers de l'East Bank, le tout nouveau quartier culturel et éducatif du Royaume-Uni qui abritera BBC Music, le Victoria & Albert Museum et le Sadler's Wells Theatre. Ces infrastructures créeront 2 500 emplois et attireront 1,5 million de visiteurs supplémentaires chaque année.
La croissance constatée dans le secteur de l'emploi dans les six quartiers environnants a été plus forte que prévu, dépassant souvent le rythme des recrutements dans le reste de la ville. Selon la LLDC, ce sont jusqu'à 40 000 emplois qui seront créés dans et autour du parc d'ici 2025.
Des bénéfices plus larges
L'héritage des Jeux sur le plan économique ne se limite pas à l'East End. Le gouvernement britannique avait pour ambition d'obtenir en quatre ans 11 milliards de livres sterling au moins, sous forme de retombées économiques et d'investissements. En 14 mois, les estimations avaient dépassé les 14,2 milliards de livres sterling. Ce montant comprenait des investissements étrangers de 4,72 milliards de livres sterling, des marchés en lien avec les Jeux Olympiques d'une valeur de 1,5 milliard de livres sterling remportés par des entreprises britanniques et des ventes à l'exportation de 5,9 milliards de livres sterling réalisées grâce aux activités promotionnelles menées au niveau international par des agences gouvernementales.
Tirant parti de l'attention suscitée par les Jeux dans le monde entier, le Royaume-Uni a lancé la campagne GREAT, qui a accru la notoriété du pays sur la scène internationale après les Jeux et le jubilé de diamant de la reine. Lancé en 2012, le programme GREAT a été déployé dans quelque 145 pays, aidant les entreprises à exporter et à obtenir des contrats pour les éditions suivantes des Jeux, à avoir Sochi 2014 et Rio 2016, sans oublier la Coupe du monde de football 2018 en Russie.
Une autre campagne, Get Set, visait à sensibiliser les enfants aux valeurs olympiques que sont l'amitié, l'excellence et le respect, et à promouvoir la pratique du sport. 85 % des écoles du Royaume-Uni ont participé à cette campagne. En 2016, 92 % des enseignants ont déclaré dans une enquête que les Jeux avaient été une source d'inspiration pour leurs élèves.
En 2017, l'augmentation du financement destiné aux clubs de sport londoniens et la modernisation des installations ont permis d'améliorer la pratique sportive, de sorte que plus de 41 000 enfants ont atteint les niveaux d'activité physique recommandés.
Dix ans plus tard, encourager le développement de communautés en bonne santé reste un objectif prioritaire. Spirit of 2012, un fonds créé en 2013, finance des projets et encourage la pratique du sport et des arts au Royaume-Uni, en mettant plus particulièrement l'accent sur le volontariat et la diversité.
L'ambition de Londres 2012, à savoir "inspirer une génération", a traversé les océans grâce au programme International Inspiration. Plus de 255 000 enseignants, entraîneurs et jeunes leaders ont été formés dans 20 pays en développement pour aider à la mise en place de structures et de systèmes sportifs aux niveaux local et national.
Un héritage durable
L'engagement pris d'offrir des Jeux plus "verts" en intégrant la durabilité dans la gestion et la prise de décisions est un autre exemple de l'héritage légué par la manifestation olympique au niveau mondial. Les instruments de gestion de la durabilité conçus pour Londres 2012 sont devenus une référence dans le secteur de l’événementiel. Ils ont également donné naissance à la norme ISO 20121, la première norme internationale de certification pour les systèmes de management de la durabilité, adoptée par la suite par PyeongChang 2018, Tokyo 2020 et Beijing 2022, ainsi que par de nombreux autres grands événements sportifs, culturels et commerciaux.
L'équipe de Londres a également collaboré avec la Global Reporting Initiative (GRI) et d'autres organismes, dont le Comité International Olympique (CIO), à l'élaboration de lignes directrices en matière de rapports pour les organisateurs d'événements. Les Jeux de Londres 2012 ont aussi joué un rôle clé dans la définition d'une méthodologie fiable pour la comptabilisation des émissions de carbone. Cette méthodologie a ensuite été adoptée par Rio 2016, puis développée en 2019 par le CIO comme méthode standard pour mesurer l'empreinte carbone de toutes les éditions des Jeux Olympiques.
Des mesures prises en parallèle pour l'établissement de normes en matière d'alimentation et d'approvisionnement durables ont également servi de modèles à d'autres grands événements sportifs. Tout récemment, les organisateurs des Jeux de Paris 2024 ont lancé leur Vision pour une restauration durable, inspirée de Londres 2012.
"Au lendemain des Jeux de Londres, nous étions ravis d'avoir pu placer la durabilité sur la carte olympique", a déclaré David Stubbs, responsable de la durabilité pour le comité d'organisation de Londres 2012. "Dix ans plus tard, je suis encore plus fier de ce que nous avons accompli : les méthodes, les systèmes et les normes que nous avons élaborés servent aujourd'hui de socle aux meilleures pratiques dans les secteurs du sport et de l'événementiel. Les stratégies en matière de durabilité élaborées récemment pour l'athlétisme, le football, le rugby, la voile et le tennis, pour ne citer que quelques sports, sont toutes issues des Jeux de Londres 2012."
"Ce que nous avons commencé ne s'arrêtera pas maintenant", avait déclaré Lord Sebastian Coe, président du comité d'organisation de Londres 2012, lors de la cérémonie de clôture des Jeux. "L'esprit de ces Jeux Olympiques inspirera toute une génération."
Dix ans plus tard, l'héritage de Londres 2012 n'a pas disparu ; il devrait bien au contraire perdurer longtemps encore.