10 juillet 2025 - Pour la première fois depuis plus d'un siècle, les Parisiens se baignent à nouveau dans la Seine. Ce qui semblait impossible est aujourd'hui une réalité, en grande partie grâce à la vision, à l'élan et au partenariat inspirés par les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Trois nouveaux sites de baignade naturelle – Bras Marie, Bercy et Grenelle – ont officiellement ouvert au public le 5 juillet 2025, soit un peu plus d'un an après que les athlètes ont traversé la Seine à la nage lors des épreuves olympiques de natation du triathlon et du marathon.
Chaque jour, un millier de baigneurs environ pourront accéder à ces sites, et ce jusqu'à la fin du mois d'août. Avec une eau propre et un accès sécurisé, ces points de baignade permettent de se rafraîchir pendant la chaleur estivale. Ils sont aussi le symbole durable de ce que les Jeux peuvent apporter lorsqu'ils coïncident avec les ambitions à long terme d'une ville.
Une transformation en profondeur
Plus qu'une enceinte sportive, la Seine a été l'âme de Paris 2024. Elle a accueilli la cérémonie d'ouverture, avec des milliers d'athlètes qui ont descendu le fleuve à bord d'une flottille de bateaux. Le fleuve a ensuite servi de décor à de nombreuses compétitions.
Mais la véritable transformation s'est produite sous la surface, littéralement parlant.
Il y a un siècle, la baignade dans la Seine faisait partie du quotidien des Parisiens mais elle fut interdite en 1923 pour cause de pollution. Les tentatives de nettoyage du fleuve remontent au début des années 1990. En 2015, le Syndicat d'assainissement du Grand Paris avait annoncé le projet de rendre la Seine “baignable” à l'horizon des Jeux Olympiques. Les actions ont porté sur les réseaux d'égouts vieillissants, le ruissellement des eaux pluviales et les rejets d'eaux usées, longtemps accusés d'être responsables de la pollution de la Seine.
Désormais, un énorme bassin de stockage souterrain situé près d'Austerlitz intercepte et retient le trop-plein du réseau d'égouts lors des fortes pluies, empêchant ainsi toute eau non traitée de se déverser dans le fleuve. Ce bassin peut contenir plus de 50 000 mètres cubes d'eaux usées, soit environ l’équivalent de vingt piscines olympiques, jusqu'à ce que celles-ci puissent être traitées en toute sécurité.
Impact social, environnemental et économique
Cet effort, d’ordre technique, ne s'est jamais limité à de l'ingénierie. Il s'agissait de donner aux habitants de Paris et à ses visiteurs un nouvel accès à des espaces verts, à de l'activité physique et à des loisirs en plein cœur de la ville.
La Seine est désormais un espace public gratuit, sûr et rafraîchissant. Les différents sites d’accès à la Seine disposent d’installations entièrement accessibles, de maîtres-nageurs, de douches et de terrasses ensoleillées. Sur le site de Grenelle, il est possible d’emprunter des kayaks. Les zones de baignade sont clairement délimitées, la navigation est temporairement interrompue pendant les heures d'ouverture et la qualité de l'eau est testée quotidiennement selon de stricts protocoles de sécurité.
Ces sites en plein air, soigneusement intégrés dans le paysage urbain grâce à des structures modulaires amovibles, ont été conçus en pensant à l'avenir. Ils répondent également à un besoin climatique croissant : l'accès du public à des espaces de rafraîchissement à mesure que les températures augmentent dans les villes.
Il importe de préciser que la renaissance de la Seine ne concerne pas que Paris. Elle trouve un écho ailleurs en France et au-delà, où des projets de baignades publiques voient le jour, le long de la Seine et de la Marne, dans toute l'Île-de-France.
Un héritage olympique vivant
Le nettoyage de la Seine prouve que les Jeux Olympiques, lorsqu'ils sont planifiés de manière réfléchie, peuvent faire accélérer des améliorations à l'échelle de la ville et de la région qui profitent à toutes les couches de la société. Malgré les efforts déjà entrepris en amont, les Jeux ont donné un coup d’accélérateur en fournissant un motif d’incitation supplémentaire –- et une date limite – pour que tout soit achevé à temps pour l'événement, contribuant ainsi à reconnecter Paris à son fleuve.
Conformément aux objectifs de l'Agenda olympique – la vision stratégique du CIO visant à garantir que les Jeux soient plus durables, plus inclusifs et mieux intégrés dans le tissu des villes hôtes –, Paris 2024 est devenu un puissant catalyseur de la régénération urbaine, du progrès environnemental et du bénéfice social.
“L'esprit des Jeux perdure dans les rues de Paris. Et désormais aussi, dans les eaux de la Seine”, a déclaré Anne Hidalgo, la maire de Paris. Un tel progrès n’aurait pas été aussi rapide sans les Jeux Olympiques et Paralympiques. Car c’est bien à travers ce projet commun, exigeant, porté par l’ensemble des acteurs de l’État et du Mouvement olympique et paralympique, que nous avons pu relever les défis environnementaux, sanitaires et techniques pour rendre la baignade possible, sûre et durable.
La réouverture de la Seine nous rappelle que les Jeux Olympiques ne sont pas seulement une affaire de sport, mais aussi de transformation.
Tania Braga, Responsable de l'héritage au CIO.
“Lorsqu'une ville hôte considère les Jeux comme un catalyseur de progrès à long terme, comme l'a fait Paris, l'impact peut aller bien au-delà des sites et des compétitions. Il s'agit de reconnecter les gens à leur environnement, de créer une valeur publique durable et de montrer comment de l'ambition et des partenariats peuvent apporter du changement.”
Pour plus d'informations sur la durabilité et l’héritage de Paris 2024, cliquez ici.
