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Sur le chemin de la paix et de la solidarité grâce au sport

Release Date: 03 Apr 2023

03 avr. 2023 - À l'approche de la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix le 6 avril, le journaliste sportif Alan Abrahamson explique la contribution qu'apportent le Comité International Olympique (CIO) et le Mouvement olympique à la solidarité et à la paix. Il souligne que les Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang 2018 et la Solidarité Olympique ont été essentiels pour susciter un véritable changement dans un monde divisé par les conflits et les différences idéologiques.

Il faisait froid, très froid, ce soir-là lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de PyeongChang 2018. Mais les esprits se sont réchauffés lorsque les délégations de la Corée du Nord et de la Corée du Sud ont défilé dans le stade, unies, faisant naître l'espoir d'une paix sur une péninsule longtemps divisée, l'espoir que le sport pourrait contribuer à empêcher, voire à atténuer, une confrontation géopolitique marquée par la crainte d'une catastrophe nucléaire.

Dans l'histoire récente, ce scénario – en fait, ce spectacle des Jeux de 2018 montrant une équipe féminine coréenne de hockey mixte, constituée de joueuses issues des deux côtés de la frontière – a été un exemple frappant de ce que la Charte olympique indique explicitement comme étant l'objectif ambitieux de l'Olympisme et du Mouvement olympique : que le sport peut faire avancer notre monde vers la paix.

Encourager les moteurs de changement

Nelson Mandela a prononcé cette phrase célèbre : "Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d'inspirer. Il a le pouvoir d'unir les gens d'une manière quasi-unique."

Des moments tels que la cérémonie d'ouverture des Jeux de PyeongChang 2018 servent, avec la clairvoyance des mots de Mandela, de source d'inspiration pour le dur labeur que représente le changement. Ce travail acharné se fait souvent au niveau local, loin des projecteurs. C'est là la véritable promesse et le potentiel du Mouvement olympique dans ce qu'il a de meilleur : le changement individuel.

Nous avons vu, avec le programme de Solidarité Olympique piloté par le CIO, de quelle manière les jeunes qui donnent le meilleur d'eux-mêmes pour participer aux Jeux Olympiques peuvent faire la différence. Et nous avons vu l'impact qu'ont eu les initiatives lancées par les Fédérations, les Comités Nationaux Olympiques (CNO), les ONG, les activistes communautaires et d'autres acteurs dans le monde entier pour inspirer un changement durable.

Offrir des chances égales à tous

Dans les années 1960, le CIO a imaginé un programme de solidarité afin de favoriser l'égalité des chances dans les pays en développement. L'argent généré par la télévision dans les années 1980 a rendu cette initiative pérenne. La Solidarité Olympique représente aujourd'hui l'une des initiatives les plus importantes du Mouvement olympique. Au cours de la période 2017-2020, la Solidarité Olympique a apporté son soutien à 25 000 athlètes et à l'organisation de plus de 13 500 activités de CNO, dont 3 000 bourses pour athlètes et 1 600 cours de formation pour entraîneurs et dirigeants sportifs.

La véritable mesure du changement amené par le sport pose cependant un défi : trop souvent, on ne peut pas l'évaluer avec ce genre de chiffres. L'impact du défilé coréen conjoint peut être envisagé de la manière suivante : Chaelin Park et Susie Jo, qui ont toutes deux porté le même maillot au sein de l'équipe féminine de hockey sur glace en 2018, ont travaillé pour obtenir un diplôme d'études supérieures en gestion du sport à l'Université nationale de Séoul dans le cadre du programme de masters "Dream Together" ("Rêvons ensemble"), dont l'idée est née aux Jeux de PyeongChang.

Envoyer les messages les plus forts

À Beijing, lors de la clôture des Jeux Olympiques d'hiver de 2022, le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré : "Give peace a chance" ("Donnez une chance à la paix"). À Lillehammer en 1994, en référence au 10e anniversaire des Jeux de Sarajevo, alors que la violence faisait rage dans les Balkans, le président de l'époque, Juan Antonio Samaranch, avait déclaré : "Notre message est plus fort que jamais. S'il vous plaît, arrêtez les combats. Arrêtez les tueries. Déposez les armes."

Le personnel du CIO n'a eu de cesse d'œuvrer à cette fin au fil des années. À Sarajevo, le stade a été reconstruit et le CIO a pu remettre sur pied un nouveau CNO. Aux confins du Pacifique, le Timor-Leste est devenu indépendant en 1999 – et a envoyé quatre athlètes aux Jeux de Sydney 2000, jetant ainsi les bases d'un véritable système sportif et conduisant à la reconnaissance d'un CNO en 2003. La même année, en Irak, après la chute de Saddam Hussein, le CIO a envoyé une délégation pour entamer la reconstruction du système sportif du pays – et œuvrer pour la présence d'une délégation aux Jeux d'Athènes 2004. Ce fut le cas, l'équipe nationale masculine de football tirant son épingle du jeu en accédant au match pour la médaille de bronze.

Susciter un véritable changement

Au-delà du CIO, d'innombrables groupes, acteurs du changement, agissent dans le monde entier. Par exemple, l'organisation Generations for Peace (GFP), basée à Amman, en Jordanie, placée sous la direction de l'actuel membre de la commission exécutive du CIO, S.A.R. le Prince Feisal Al Hussein, et de son directeur général, Mark Clark, se sert du sport depuis 2007 dans plus de 50 pays minés par des conflits, et ce afin de favoriser la tolérance, le respect et l'intégration.

L'approche de Generations for Peace réside dans un maître-mot, une méthode dite "en cascade". Il ne s'agit pas tant d'une chute d'eau, mais plutôt d'un effet d'ondulation, comme celui qui se produit après des ricochets dans un lac. En jargon organisationnel, c'est ce qui se produit lorsque quelqu'un comprend que les règles d'un match de football sont les mêmes partout dans le monde et que les joueurs de l'équipe adverse ne sont pas des ennemis, mais des concurrents. C'est là que tout commence, avec un effet multiplicateur : cette personne le transmet à une autre, puis à une autre et à une autre, et ainsi de suite. C'est ça le changement individuel. Le véritable changement.

Ceci est une version révisée d'un article écrit par Alan Abrahamson publié à l'origine dans la Revue Olympique.

Les efforts susmentionnés s'inscrivent dans le droit fil de la stratégie Olympisme 365 du CIO, laquelle entend renforcer le rôle du sport en tant que partenaire important pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies – et en particulier le domaine prioritaire du sport, de la paix et des communautés sûres. L'accent mis sur la paix et la solidarité par le biais du sport se reflète également dans le travail de l'Olympic Refuge Foundation (ORF), qui veille à ce que les jeunes frappés par les déplacements s'épanouissent grâce au sport.    

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