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« Une image nouvelle du sport féminin »

Release Date: 17 Jul 2024
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17 juillet 2024 - La championne d’escrime Laura Flessel estime que Paris 2024 offrira une plateforme idéale pour mettre en valeurs les femmes dans le sport, qu’elles soient athlètes, entraîneuses ou arbitres.

Les chiffres en disent long. Laura Flessel, la plus illustre des escrimeuses françaises, a vécu de l’intérieur six éditions consécutives des Jeux Olympiques d’été. Les cinq premières comme athlète, entre Atlanta 1996 et Londres 2012, avec un bilan de cinq médailles à l’épée, dont deux en or. La sixième en qualité d’entraîneuse, aux Jeux de Rio 2016. Nommée ministre française des Sports en mai 2017, elle a accompagné les derniers mois de la candidature de Paris aux Jeux de 2024. Elle a ensuite joué un rôle majeur dans la création du COJO, puis dans l’adoption par les parlementaires de la loi olympique. Toute une vie, ou presque, bercée par les Jeux. Et une voix toujours très écoutée lorsqu’il s’agit d’évoquer Paris 2024, leur préparation et leur héritage.

Vous étiez ministre des Sports lorsque le CIO a attribué à Paris les Jeux en 2024. Quel souvenir conservez-vous de la Session de Lima en septembre 2017 ?

Un souvenir qui reste encore très frais, presque sept ans après. Le souvenir d’un moment fort, notamment les dernières réunions avant la Session. Nous sommes partis à Lima sans être sûrs à 100 % de ramener les Jeux à la France, après beaucoup d’échecs passés, mais je voulais en revenir avec l’annonce officielle. Je représentais la gouvernance du sport, mais aussi les athlètes, les bénévoles. Je me sentais comme la médiatrice entre le mouvement sportif, l’État et les collectivités.

Vous avez ensuite accompagné, toujours en qualité de ministre des Sports, les débuts du COJO de Paris 2024. Qu’est-ce qui était alors le plus important pour vous ?

La priorité était institutionnelle, puisqu’il s’agissait de faire valider par l’Assemblée nationale, puis par le Sénat, la création du COJO et de la SOLIDEO, l’établissement public en charge de la construction des ouvrages olympiques. Un travail de fourmi, mais une étape indispensable pour avoir ensuite le champ libre. Puis il a fallu mettre en place un organigramme.


Les Jeux de Paris 2024 peuvent-ils changer la place du sport dans la société française ?

Le sport est un vecteur extraordinaire d’intégration, d’inclusion, mais aussi de santé et de bien-être. Les Jeux de Paris 2024 vont en être la vitrine, car ils parlent à tout le monde. Aujourd’hui, un enfant sur trois est en surpoids. On sent un certain mal-être dans la société. Les Jeux ne réussiront pas des miracles, mais ils peuvent véhiculer les bienfaits du sport et de l’activité physique. Les Jeux Paralympiques joueront aussi un grand rôle pour la promotion du sport chez les personnes en situation de handicap. Regardez les salles de fitness, par exemple. Si elles sont accessibles, elles manquent de matériel adapté aux pratiquants à mobilité réduite.

Les Jeux de Paris 2024 seront les premiers où le nombre de médailles sera égal chez les femmes et les hommes. Verra-t-on les effets de cette parité dans le sport chez les femmes ?

Le sport a longtemps été une affaire d’hommes. Les choses évoluent, mais il reste un long chemin à parcourir. Les Jeux de Paris 2024 vont montrer une image nouvelle du sport féminin et des athlètes. L’image de femmes qui sont à la fois mères de famille et championnes.

Beaucoup de femmes regardent encore le sport comme une activité seulement curative. Avec les Jeux, elles vont réaliser que le sport est bien plus que cela. Paris 2024 va montrer des championnes, mais aussi des entraîneuses et des arbitres féminines.

Laura Flessel -  Championne olympique d’escrime

Parmi vos cinq Jeux Olympiques vécus comme athlète, quelle édition vous a-t-elle semblé la plus proche de l’image que vous avez de l’Olympisme ?

Sydney 2000, sans hésiter. Une vraie fête du sport, pour les athlètes, les médias, la famille olympique. Les Australiens ont reçu le monde avec un immense sourire, nous avions l’impression du premier au dernier jour d’être des invités. Ils ont aussi montré un grand professionnalisme. Pour les athlètes, tout était fluide : dans le village, le non n’existait pas. Il y avait toujours une solution. Je n’ai pas gagné d’or, mais les Jeux de Sydney restent dans mon cœur.

Comment imaginez-vous les épreuves d’escrime, disputées au Grand Palais ?

Pour les plus anciens, le Grand Palais ne sera pas une découverte, puisque la France y avait organisé les Championnats du monde en 2010. Le site est magique. Beaucoup d’anciens champions ont travaillé sur la préparation des Jeux, dont Brice Guyart, médaillé d’or olympique au fleuret individuel en 2004. Ils connaissent leur sujet. Et nous verrons une très bonne équipe de France, dans toutes les armes.

Publié dans la Revue olympique 122

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