16 déc. 2021 - Deux ans après sa création lors du tout premier Forum mondial sur les réfugiés, la Coalition sportive au service des réfugiés a fait le point sur ses activités lors de la réunion des hauts responsables, une rencontre organisée conjointement par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Confédération suisse qui s'est tenue à distance les 14 et 15 décembre.
Réunissant des hauts fonctionnaires gouvernementaux et des délégués des diverses parties prenantes concernées, la rencontre a dressé le bilan des progrès accomplis depuis la dernière édition du Forum, et ce dans le but de préserver la dynamique engagée afin d'atteindre les objectifs fixés dans le cadre du Pacte mondial sur les réfugiés adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2018.
La Coalition sportive au service des réfugiés est dirigée conjointement par l'Olympic Refuge Foundation (ORF), le HCR et la Fondation SCORT ; elle est composée de plus de 80 partenaires – des gouvernements aux Comités Nationaux Olympiques, en passant par les Fédérations Internationales de sport, des clubs, des associations et des organisations de la société civile. Toutes les entités se sont réunies en 2019 et ont pris l'engagement d'utiliser le sport pour améliorer la vie des réfugiés.
Lors de son intervention durant la réunion des hauts responsables, Marc-Andre Buchwalder, président-directeur général de la Fondation SCORT, a expliqué que malgré les nombreux défis rencontrés en raison de la pandémie de COVID-19, il y avait une volonté plus forte de reconnaître tout ce que le sport et l'activité physique représentaient pour répondre aux besoins des réfugiés et contribuer à leur bien-être.
"Des solutions novatrices pour garantir l'accès au sport – que ce soit en ligne ou en présentiel – ont permis de faire oublier le stress quotidien qui nous entoure", a-t-il ajouté. "Ces solutions ont également mis en avant le rôle du sport dans la promotion de la santé mentale et du bien-être psychosocial, notamment en temps de crise."
Transformer les engagements en actions concrètes et percutantes
Malgré les défis dus à la pandémie, la Coalition a réaffirmé son engagement à trouver des moyens novateurs de tenir ses promesses, à savoir :
- promouvoir et garantir l’accès, pour les réfugiés, sans aucune distinction, à des installations sportives sûres et ouvertes à tous ;
- accroître l'offre et l’accès au sport organisé et aux initiatives en lien avec la pratique sportive pour les réfugiés et les communautés d’accueil, en prenant en considération des éléments tels que l’âge, le sexe, les capacités et tout autre besoin spécifique ;
- promouvoir et faciliter les démarches pour les réfugiés afin de leur assurer un accès égal et une participation à toute manifestation et compétition, et ce à tous les niveaux.
Ainsi que M. Buchwalder l'a déclaré à la fin de son intervention : "À l'avenir, la Coalition cherchera à exploiter les possibilités qui s'offrent à elle de nouer des partenariats intersectoriels au-delà des organisations sportives traditionnelles."
Et de conclure : "Les partenariats peuvent permettre d'accéder à de nouvelles ressources, promouvoir la collaboration, aider à surmonter les obstacles et offrir à davantage de réfugiés la possibilité d'accéder au sport et d'en apprécier les bienfaits. Cela pourrait se traduire par des engagements conjoints ou de nouveaux engagements lors du prochain Forum mondial sur les réfugiés en 2023."
Le pouvoir des partenariats
L'action de l'Olympic Refuge Foundation (ORF) repose sur les partenariats.
Créée en 2017, l'ORF est le prochain volet de l'engagement à long terme pris par le Comité International Olympique d'apporter son aide aux réfugiés par le sport partout dans le monde, et ce 365 jours par an.
L'ORF utilise le sport pour améliorer le bien-être et le dialogue et offrir des débouchés aux jeunes déplacés.
Actuellement, jusqu'à 200 000 jeunes ont bénéficié des programmes sportifs mis en œuvre en coopération avec des partenaires dans six pays. L'ORF a pour objectif de donner accès à la pratique d'un sport en toute sécurité à un million de jeunes déplacés de force d'ici 2024.
Apporter espoir et inspiration grâce à l'équipe olympique des réfugiés
Le CIO aide les réfugiés par le sport depuis de nombreuses années. La création de l'équipe olympique des réfugiés fait partie des grandes initiatives destinées à sensibiliser à la crise mondiale des réfugiés. Lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 cet été, 26 athlètes réfugiés ont pu concourir sur la scène mondiale, envoyant à cette occasion un puissant message d'espoir aux millions de réfugiés à travers le monde.
Aram Mahmoud, qui a participé au tournoi olympique de badminton, a expliqué récemment dans une interview en quoi son parcours jusqu'aux Jeux de Tokyo 2020 avait été si spécial, revenant sur le rôle joué par le sport dans l'amélioration de son existence. Ainsi qu'il l'a souligné, pour les enfants et les jeunes déracinés par la guerre ou la persécution, le sport est bien plus qu'une activité de loisir ; pour les réfugiés, le sport est une occasion de sentir intégrés et protégés – une chance de guérir, de s'épanouir et de grandir.
Reconnaître le rôle du sport pour aider les réfugiés
Le Pacte mondial sur les réfugiés, à savoir le cadre international pour le renforcement de la coopération et de la solidarité avec les réfugiés et les pays d'accueil concernés, reconnaît spécifiquement la contribution du sport et des entités sportives à la protection et au bien-être des réfugiés et des personnes déplacées.
L'un des événements annexes organisés en prélude à la réunion des hauts responsables s'est intéressé au moyen efficace et novateur qu'est le sport de renforcer et de favoriser l'autonomie des réfugiés, l'un des quatre objectifs du Pacte mondial sur les réfugiés. Cette séance de travail, qui a enregistré un taux de participation élevé, a mis en évidence le rôle clé que le sport et les acteurs du sport peuvent jouer afin de bâtir un avenir meilleur pour les réfugiés et d'encourager une plus grande collaboration entre les diverses parties prenantes.