07 juil. 2021 - Le président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, a souligné l'intention du CIO d'accomplir sa mission de paix par la solidarité, et ce dans le cadre des Jeux Olympiques, lors de son discours d'ouverture prononcé aujourd'hui à l'occasion de la table ronde du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.
"La solidarité signifie bien plus que le respect ou la non-discrimination. La solidarité signifie s'aider activement, partager et prendre soin les uns des autres. C'est ce que nous faisons dans le cadre des Jeux Olympiques", a expliqué le président Thomas Bach.
"Les Jeux Olympiques sont notre mission. C'est notre responsabilité. C'est notre engagement. En tant qu'organisation non gouvernementale, nous n'avons ni le mandat, ni la capacité de changer les lois de pays souverains. Nous ne pouvons pas résoudre des problèmes en matière de droits de l'homme que des générations de politiciens ont été incapables de résoudre."
Et de poursuivre : "Mais dans le cadre de notre mission, nous prenons des mesures. Non seulement s’agissant des Jeux Olympiques, mais aussi s’agissant de nos propres opérations. Nous avons aligné nos stratégies en matière de durabilité, d'égalité des genres et d'inclusion sur les normes relatives aux droits de l'homme. Nous sommes une organisation neutre en carbone et nous nous sommes engagés à avoir une contribution positive sur le climat d'ici 2024. Nous atteindrons l'équilibre entre hommes et femmes aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 pour la première fois de l'histoire, avec près de 49 % de femmes en lice."
Thomas Bach a par ailleurs expliqué l'importance de la neutralité politique du CIO et des Jeux Olympiques comme allié pour tous dans la promotion de la paix et des droits de l'homme : "Pour que nos actions en faveur de la paix et des droits de l'homme soient couronnées de succès, nous avons besoin du respect du monde politique à l'égard de notre mission. Si cette neutralité politique n'était pas respectée, les Jeux Olympiques deviendraient une source de division comme le sont bien d'autres domaines de la société actuelle. Les Jeux Olympiques perdraient leur pouvoir fédérateur et il ne serait alors tout simplement pas possible pour nous de rassembler le monde dans une compétition pacifique."
Et de conclure : "Si le sport peut jouer un rôle dans la société aujourd'hui, c'est précisément en renforçant ces domaines de coopération en faveur de la paix entre les pays. De cette manière, le sport peut nous donner à tous, et en particulier aux jeunes du monde entier, l'espoir d'un avenir meilleur, plus pacifique."
Lire ici l'intégralité du discours du président du CIO.
Tokyo 2020, en faveur de l'unité dans la diversité
Des discours d'ouverture ont également été prononcés par Nada Al-Nashif, haut-commissaire adjointe des Nations Unies pour les droits de l'homme, et Muto Toshiro, directeur général du comité d'organisation des Jeux de Tokyo 2020. Muto Toshiro a décrit de quelle manière les Jeux "devraient représenter un lieu où les personnes reconnaissent et acceptent la diversité de chacun et ont pour ambition un monde de solidarité".
Ainsi que Muto Toshiro l'a confié : "Les athlètes du monde entier réunis à Tokyo, concourant selon un seul ensemble de règles et réalisant de grandes performances, démontreront que notre société a le potentiel de surmonter de nombreuses différences et de ne faire qu'une. Les Jeux de Tokyo 2020 se veulent une occasion pour les citoyens du monde entier de réaffirmer l'importance de 'l'unité dans la diversité' et de créer une société vivant en harmonie."
Muto Toshiro a poursuivi en insistant sur l'importance du sport pour accueillir les jeunes, quel que soit leur parcours, et en expliquant pourquoi l'ajout de nouveaux sports au programme de Tokyo 2020 est essentiel afin d'accroître l'attrait des Jeux auprès des jeunes et refléter les "réalités" de la jeune génération.
La haut-commissaire adjointe des Nations Unies pour les droits de l'homme, Nada Al-Nashif, a ainsi indiqué : "L'idéal olympique est ancré dans les droits de l'homme : il incarne l'équité, la non-discrimination, le respect et l'égalité des chances pour tous. Le sport assure la promotion des valeurs inhérentes aux droits de l'homme, car elles concernent des milliards de personnes, notamment les jeunes".
Et d'ajouter : "Nous savons également que le sport et les événements sportifs peuvent potentiellement conduire à des violations des droits de l'homme. Il est donc essentiel que nous intégrions de manière plus systématique les considérations relatives aux droits de l'homme dans l'organisation et la gestion du sport et des événements sportifs, en particulier des événements sportifs de grande envergure."
La table ronde sur la promotion des droits de l'homme par le sport et l'idéal olympique a lieu tous les quatre ans lors de la session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies qui précède les Jeux d'été. Intitulée "Le potentiel du sport et de l'idéal olympique pour la promotion des droits de l'homme auprès des jeunes", la table ronde d'aujourd'hui a abordé la manière dont les grands événements sportifs, notamment les Jeux Olympiques, pouvaient sensibiliser les jeunes à la question des droits de l'homme, et ce sans aucune forme de discrimination.
La déclaration commune finale, prononcée par la Grèce au nom de plus de 70 pays lors de la réunion, a reconnu le rôle des Jeux Olympiques pour la promotion des droits de l'homme et de la non-discrimination : "Nous sommes appelés à construire un avenir meilleur, en gardant présent à l'esprit que nous sommes plus forts ensemble. À cet égard, le sport – et les Jeux Olympiques en particulier – peuvent servir d'exemple, en réunissant des personnes, des pays, des athlètes et des équipes, sans aucune forme de discrimination liée à la race, à la couleur, au sexe, à la langue, à la religion, aux opinions politiques ou autres, à l'origine nationale ou sociale, à la naissance ou à tout autre statut. L'idéal olympique montre que les grands événements sportifs peuvent sensibiliser davantage à la question des droits de l'homme et promouvoir une meilleure compréhension de ces derniers tout au long du cycle de vie de l'événement, en particulier auprès des jeunes du monde entier.